11/09/2022
La finale de manche de coupe de France touche à sa fin avec une deuxième place sur cette épreuve de contre la montre et je suis finaliste de la coupe de France 2022 dans ma catégorie pour la première fois.
Quel bonheur de porter pour la première fois les couleurs de la France sur le handbike en compétition. C'est juste incroyable.
Un grand bravo à Gregory Leray pour cette belle organisation ainsi qu'aux bénévoles présents sur ce week-end.
Cela n'aurait pas été possible sans une équipe exceptionnelle présente.
Merci à tous.

 

Le week-end dernier, la Castelroussine Anne Claveau a décroché l’or deux fois d’affilée aux championnats de France de paracyclisme.

Le week-end dernier, la Castelroussine Anne Claveau a décroché l’or deux fois d’affilée aux championnats de France de paracyclisme.
© (Photo NR)

Les 11 et 12 juin 2022, l’athlète handisport Anne Claveau (Union cycliste Châteauroux) a remporté le titre de championne de France de paracyclisme handbike en course en ligne et en contre-la-montre.

C’était censé être un test, un retour aux fondamentaux après des mois d’inactivité. Et pourtant, Anne Claveau, figure de proue de l’Union cycliste Châteauroux (UCC) en paracyclisme, a réalisé un exploit. Le week-end dernier, à Ploërmel, alors que personne ne l’attendait au virage, elle a décroché deux titres de championne de France en paracyclisme, dans la catégorie handbike (engin à 3 roues à propulsion manuelle composé d’un ensemble châssis/fauteuil/roues).

« Je ne m’y attendais pas du tout. J’avais arrêté la compétition et l’entraînement pendant six mois l’année dernière suite à une blessure. Cela faisait six mois que j’alternais les soins et la rééducation. Je n’ai repris qu’il y a quelques semaines seulement. Et vraiment tranquillement. » Et pourtant, c’est bien avec deux médailles d’or autour du cou que la Castelroussine est revenue de Bretagne.

« Une revanche sur le handicap »

La première, la coureuse l’obtenait sur la course en ligne. Longue de 35 km, cette épreuve regroupait les athlètes hommes et femmes concourant dans les catégories tandem, solo, handbike, sourd, tricycle. Sur les 17 cyclistes évoluant en handbike, Anne Claveau décrochait la 8e place et de fait la 1re chez les féminines (en 1 h 18). « J’avoue, j’ai dû batailler ferme pour arriver en tête », a-t-elle confié.

Le dimanche, c’est le contre-la-montre (départ un par un, toutes les minutes, sur une distance de 15 km) qui attendait celle qui avait terminé vice-championne de France deux ans auparavant. Là encore, elle se démarquait en sortant un chrono de 38 minutes !

« Cela fait toujours plaisir surtout après des mois de blessures durant lesquels c’était compliqué, continue la pensionnaire de l’UCC. Avoir décroché l’or et le maillot tricolore en ayant été au bout de l’effort, c’est une revanche sur le handicap et sur la vie. »

Des fonds pour un nouveau vélo

Les pépins physiques derrière elle et ces deux titres nationaux en poche, la compétition tend à nouveau les bras à la Castelroussine, sauf que… « Je n’ai plus de handbike pour concourir et même m’entraîner. J’ai dû rendre le dernier sur lequel j’ai gagné, car c’était un prêt. Quant à mon perso sur lequel j’évoluais il y a deux ans, je ne peux plus l’utiliser, j’ai eu trop de blessures avec. »

La coureuse a donc besoin d’une nouvelle monture pour pouvoir remonter en selle. Le hic, le prix. « J’ai fait un devis, cela coûte 14.000 € minimum. Je ne dispose pas d’une telle somme. » Alors Anne Claveau espère que ses deux nouveaux titres lui permettront de trouver des financements. Actuellement bloquée, elle devrait voir de nombreux rendez-vous (et donc de potentielles médailles) lui passer sous le nez.

« Normalement je devais participer aux manches de Coupe de France qui se déroulent en juillet et août, cet été. À la place je vais faire mon maximum pour trouver des fonds et éventuellement créer une cagnotte en ligne », déplore-t-elle. Une participation tout aussi compromise pour les mondiaux qui se déroulent également en août prochain.

« J’y ai déjà participé l’année dernière à Ostende, c’était une belle expérience […] Paris 2024, bien sûr que j’y pense et que j’aimerais y prendre part. Mais c’est très sélectif, et sans vélo difficile de s’y préparer. Même si rien n’est encore perdu… »

Alexandre Martel