Avec des anciens pros en tête d’affiche, de jolies perfs et son ambiance détendue, ce n’était pas morne plaine, hier, dans la Champagne berrichonne. Sandy Casar : " Le vélo a changé, et en mal " Un ancien triple vainqueur d'étape du Tour de France (Sandy Casar), un ex-double champion de France sur route (Nicolas Vogondy), un champion du monde des boulangers (Jean-Paul Legrix), mais aussi Christian Fenioux et son fameux vélomobile caréné, des non licenciés, quatre féminines et même un élu en la personne de Marc Fleuret, adjoint au maire de Châteauroux… Hier, après-midi, dans le centre-bourg de Coings, c'est un plateau aussi hétéroclite que sympathique qui était au départ de la 3e édition du Prix des boulangers. Pour une épreuve à nulle autre pareille dans le paysage cycliste de l'Indre, disputée envers toutes les conformités d'usage, en dehors du sacro-saint week-end et des habituels profils de course en ligne. Car le Prix des boulangers, c'est un contre-la-montre individuel, une discipline en voie de disparition dans le département, hormis les exceptions notoires du Tour Boischaut-Champagne-Brenne et le Triangle Sud-Berry qui réservent une de leurs étapes au chrono. " Quand il faut s'arracher la tête ça me plaît bien " Ce Prix des boulangers, c'est l'incontournable mécène Christian Fenioux qui l'a voulu voici deux ans, offrant la tâche de l'organiser à l'autre Christian qui compte dans le vélo départemental, Leroy de son nom, président de l'UC Châteauroux aux anges en constatant les quarante-cinq cyclistes inscrits pour l'aventure hier. Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, Christian Fenioux s'est fait fort de mater la concurrence sur les 26 kilomètres du parcours, qui passait par Brion et La Champenoise, avec près de trois minutes d'avance sur son dauphin au scratch. Bon, le patron des labos du même nom était un peu hors concours et d'atteinte, allongé dans son bolide caréné et ultra-aérodynamique. Surtout dans la Champagne berrichonne et ses vents retors, là même où un certain Alejandro Valverde avait pris une terrible bordure et perdu toute chance de gagner le Tour de France 2013, lors de la fabuleuse étape de plat entre Tours et Saint-Amand-Montrond. Des conditions maudites de tout cycliste qui ont été loin d'effrayer Yannick Planteureux. « Quand il faut s'arracher la tête, ça me plaît bien. Si vous me mettez une côte au milieu du parcours, il ne faut pas compter sur moi. Mais sur du plat, avec du vent, ça me pousse à me surpasser. Le chrono, c'est un truc de têtu et je suis très têtu », soulignait le vainqueur du jour sur un vélo classique. Le quadragénaire (43 ans) du VT Tranzault, seulement six ans de vélo derrière lui, a même renchéri qu'il avait pris un plaisir monstre dans les 10 dernières bornes « avec le vent de face. » Tous n'ont pas eu hier le même penchant masochiste, mais l'essentiel n'était pas là à Coings. « L'idée première de cette course, c'est la convivialité, de partager un moment sympa entre coureurs très différents les uns des autres », soulignait Christian Leroy. Sur ce point, le Prix des boulangers est une référence. classements 1. Fenioux (UC Châteauroux, 1er des 61-70 ans), les 26 km en 34'37 ; 2. Planteureux (VT Tranzault, 1er des 41-60 ans), à 2'40 ; 3. Skowronski (UCC), à 3'52 ; 4. Vigneau (AC Bas-Berry), à 6'31 ; 5. Thomas Annie (CG Orléans) à 6'34 (1re féminine) ; 6. Sicault (UC Aigurande, 1er des boulangers), à 6'44 ; 7. Hervouet E. (ACBB), à 7'02 ; 8. Casar (VC Pacéen, 1er des moins de 40 ans), 7'04 ; 9. Defacque (CAC Castelneuvien), à 7'09 ; 10. Bélanger (Commentry, 1er des + 70 ans), à 7'15 ; 11. Maciejewski (EC Vélizy), à 7'34 ; 12. Favardin (VC Blancois) à 8'37 ; 13. Legrix (EC Osny-Pontoise), à 8'38 ; 14. Gallois (MCO Melun) à 9'01 ; 15. Martin (Avenir Saint-Georges) à 9'12 ; 16. Bazoin (MCO Melun) à 9'26 ; 17. Sabarly (Neuvy-Saint-Sépulchre) à 11'05 ; 18. Henry (US Le Poinçonnet) à 11'18 ; 19. Vogondy (Creuse Oxygène) à 11'29 ; 20. Picard (non licencié) à 11'45… à chaud Christian Fenioux (UCC, meilleur temps) : « C'était une bonne préparation en vue de ma prochaine tentative du record de l'heure en vélomobile sur la piste d'Aguascalientes, au Mexique. Cela devrait avoir lieu le 10 novembre et j'espère évidemment battre mon propre record qui est de 50,130 km. Je veux faire plus de 51 km, c'est une promesse que j'ai faite à Gilou (Malard, ancien président de l'UC Châteauroux aujourd'hui décédé). Mais j'ai tellement bien marché aujourd'hui que j'ai peur d'être en forme trop tôt. Je vais couper pour mieux repartir en octobre. » Nicolas Vogondy (Creuse Oxygène, ancien professionnel) : « L'important pour moi aujourd'hui, c'était de participer et de faire plaisir à mon ami Kiki (Christian Leroy). Comme j'habite du côté de Saint-Amand, je suis venu en voisin. C'était pas facile sur ce parcours, surtout qu'il est long de 26 km. Sur une distance plus courte, tu peux faire ça " à l'arrache ", mais là, il faut gérer et je n'ai plus les mêmes jambes ni la caisse qu'avant. » Ludovic Lagasse

Le contre-la-montre de Céré-Coings, ce lundi, aura pour têtes d’affiche Sandy Casar et Nicolas Vogondy, deux ex-pros. Et peut-être même un troisième…

Quand on est impliqué dans l'organisation du Tour de France, ça peut éventuellement servir si l'on est aussi président d'un club cycliste. CQFD avec Christian Leroy, le boss de l'UC Châteauroux, qui a profité de ses trois semaines de juillet dans les entrailles de la Grand boucle pour attirer deux gros poissons dans les filets de son Prix des boulangers, ce lundi 4 septembre, à Céré-Coings. « Je suis bagagiste intendant pour ASO durant le Tour de France, précise Christian Leroy. On côtoie du monde là-bas, notamment dans anciens coureurs qui sont invités. C'est comme ça que j'ai pu les convaincre de venir participer au Prix des Boulangers. »

Au bon souvenir de Ravard ?

Eux, ce sont tout simplement Sandy Casar (38 ans) et Nicolas Vogondy (40 ans), deux anciens noms des pelotons tricolores et internationaux qui ont accepté de s'aligner sur ce chrono indrien. Plus pour le plaisir que la performance pure, sans doute, Casar et Vogondy ayant raccroché leur vélo respectivement depuis 2015 et 2014. Mais si, comme l'affirme le dicton, ça ne s'oublie jamais vraiment, alors les anciens coéquipiers à la Française des jeux, au début des années 2000 devraient quand même faire belle figure sur le tracé de 26 km, rallongé de trois bornes pour rapport aux deux premières éditions. A tout le moins, « ce sont deux belles têtes d'affiche pour notre épreuve », souligne à juste titre Christian Leroy au sujet du vainqueur de trois étapes du Tour de France (Casar) et du double champion de France sur route (Vogondy).
Et puisque jamais deux sans trois, un troisième ancien coureur professionnel pourrait également être de la fête à Céré-Coings. Un coureur dont le nom fait forcément tilt dans la région, puisqu'il s'agit d'Anthony Ravard (33 ans), triple vainqueur de la défunte Classic de l'Indre. « Il m'avait donné son accord mais il m'a rappelé cette semaine pour me dire qu'il n'était pas sûr de venir à 100 % car il pourrait être empêché par ses fonctions avec les juniors de l'UC Nantes-Atlantique, qu'il dirige depuis 2015. S'il vient, ce sera encore mieux pour nous, évidemment », explique le président de l'UCC.
Si l'on rajoute en prime la présence de Nicolas Dubois, champion de France sur route amateur en 1989, c'est un beau panel de vieilles gloires du vélo français qui seront au départ du Prix des Boulangers ce lundi pour la troisième édition d'une épreuve jeune et trop rare dans le paysage du cyclisme dans l'Indre. « Un contre-la-montre, c'est quelque chose de spécifique et ce n'est pas simple d'avoir un gros plateau de coureurs », estime Christian Leroy. Mais lundi, à Céré-Coings, la quantité s'effacera au profit de la qualité.

Prix des boulangers, lundi 4 septembre, à Céré-Coings. Dossards à 13 h. Premier départ à 14 h, au centre-bourg.

Ludovic Lagasse

                                                       Le parcours est ICI